Depuis des décennies, Hollywood façonne l’imaginaire collectif mondial. Pourtant, derrière les superproductions à succès, un pillage silencieux continue : celui des récits africains. Peu le savent, mais plusieurs films et séries mondialement célèbres s’inspirent directement d’histoires, légendes ou faits africains… sans jamais en citer l’origine, ni en rétribuer les détenteurs.
Le mythe : Hollywood, berceau de la créativité ?
Hollywood se présente souvent comme un temple de la créativité. Scénaristes, réalisateurs et producteurs prétendent puiser dans leur imagination pour créer des œuvres “universelles”.
Mais la réalité est moins glorieuse : de nombreux récits africains, transmis de génération en génération, ont été copiés ou réinterprétés sans autorisation. Résultat : ce qui appartenait aux peuples africains est rebrandé comme une création occidentale.
La vérité : Hollywood adore piller… en silence
Exemple 1 : Le roi lion (1994)
Le film phare de Disney, Le Roi Lion, est présenté comme une histoire originale. Pourtant, de nombreux chercheurs et journalistes s’accordent à dire que l’histoire s’inspire fortement de la légende de Sundiata Keïta, l’épopée mandingue du Mali.
Dans cette légende, Sundiata, prince handicapé, est contraint à l’exil avant de revenir libérer son peuple et devenir roi du Mandé. Cela ne vous rappelle rien ?
De plus, certains ont noté la ressemblance frappante entre Le Roi Lion et le dessin animé japonais Kimba the White Lion (1965), preuve que Disney n’en était pas à sa première “inspiration douteuse”.
Sources :
- The African roots of The Lion King, Africa is a Country (2019)
- How Disney ripped off Kimba and Sundiata for The Lion King, Screen Rant (2020)
- The Epic of Sundiata: An African Tradition of Perseverance, Britannica
Exemple 2 : Black Penther (2018)
Si Black Panther se veut une célébration de la culture africaine, il s’appuie largement sur plusieurs mythes africains, parfois sans les expliquer ou sans crédit direct :
- Wakanda reprend des éléments des royaumes d’Aksoum (Éthiopie) et du Bénin (Nigéria) pour la richesse et les technologies.
- La fleur-cœur qui donne les pouvoirs à Black Panther est directement inspirée des plantes rituelles africaines utilisées dans les initiations.
- Le costume de Black Panther et le Wakandan English ont aussi été façonnés par des chercheurs africains… peu médiatisés.
Sources :
- The Real African Tribes That Inspired Wakanda, National Geographic (2018)
- Wakanda and the Real Africa: A complex relationship, BBC Africa (2018)
D’autres cas moins connus :
- Tarzan (1912 → adaptations multiples) : L’histoire d’un enfant élevé par des singes vient directement d’une vieille légende africaine répandue chez les peuples bantous et pygmées.
- Blood Diamond (2006) : Le film sur le commerce des diamants en Sierra Leone a été vivement critiqué pour sa vision “sauveur blanc” malgré un sujet africain central.
Pourquoi ce pillage reste discret ?
- Les producteurs américains achètent parfois les droits à des chercheurs ou auteurs africains… à très bas prix.
- L’absence de protection juridique sur les histoires orales rend ces contes faciles à voler.
- Le complexe de supériorité hollywoodien masque ces emprunts sous couvert “d’hommage” ou de “fiction”.
L’enjeu : une appropriation culturelle massive
Au-delà du simple vol, ces pillages culturels posent une question d’identité :
Si nos propres histoires nous sont volées et racontées par d’autres, comment pouvons-nous maîtriser notre propre narration ?
Hollywood ne cesse de piller l’Afrique, tout en la maquillant de CGI et de glamour. Loin d’être un hommage, c’est une appropriation culturelle déguisée qui prive l’Afrique de ses récits les plus précieux.